Les Mystères du Non-Autisme : tentative d’interview de l’AFP

Lettre ouverte rendue publique (http://allianceautiste.org/wp/2018/02/les-mysteres-du-non-autisme-tentative-interview-afp/)


Le 26/02/2018 (par courriel)

Mme Pascale Juilliard, journaliste à l’AFP (Agence France Presse)

Chère Madame,

Vous avez bien voulu exprimer votre souhait d’interviewer une personne autiste, notamment à propos de la vie quotidienne, du diagnostic tardif, etc.

”Bonjour. Je suis journaliste à l’Agence France Presse et souhaiterais recueillir le témoignage d’une personne qui pourrait m’expliquer ce que cela signifie de vivre au quotidien avec l’autisme, d’être diagnostiquée tardivement, et me parler des difficultés rencontrées, en vue d’un article.”

En tant qu’autiste responsable associatif désireux d’établir des “ponts” avec la communauté non-autistique, sachez que j’ai été touché, et très intéressé, par le fait qu’une très grande agence de presse comme la vôtre décide de s’intéresser aux autistes.
Un article de l’AFP permettrait de diminuer les malentendus et rejets dont sont victimes les autistes, et donc d’amoindrir leurs souffrances.

Je vous ai répondu en vous expliquant que j’étais tout à fait intéressé pour répondre à vos questions, et en donnant de multiples exemples montrant que je suis spécialiste de ce genre de témoignages, qui, jusqu’à présent, ont toujours été très appréciés et jugés fort instructifs par toutes les organisations qui ont bien voulu m’écouter.
Par exemple, j’ai été membre du Groupe de Pilotage de la Recommandation HAS/ANESM pour les autistes adultes, dont la responsable n’a cessé de me répéter à quel point mes explications sur l’autisme et sur la vie d’un autiste étaient incomparables et précieuses.
J’ai également participé à des réunions et groupes de travail au siège de l’OMS, dont le Directeur du Département de la Santé mentale m’a ensuite envoyé une lettre pour me dire à quel point son équipe avait trouvé très intéressants et instructifs mes témoignages et explications.
J’ai également expliqué et témoigné auprès de diverses associations de parents d’autistes dans le monde, dans des réunions qui, etc. etc. (”très instructif et intéressant”), et qui parfois ont donné lieu à quelques articles dans la presse.

Il est à noter que certaines de mes participations se sont faites à distance (par Skype et/ou téléphone), et ce notamment avec la HAS/ANESM, qui a fait les quelques petits efforts d’adaptation pour cela, ce qui n’a pas posé le moindre problème, bien au contraire puisque je n’aurais pas pu participer en “présentiel”, en raison de mon éloignement mais surtout de la présence de certaines personnes “en disharmonie” pour moi dans ce groupe, dont le rapprochement physique se serait opposé à la sérénité nécessaire à la clarté de mes explications.
Je me souviens que l’un de ces entretiens a été effectué par un appel d’une cheffe de projet ANESM (et sa collègue) sur mon téléphone mobile, en raison de la mauvaise connectivité Internet alors que j’étais dans un petit village perdu du Népal…
Cet entretien ayant duré plus d’une heure, il faut croire que ce que j’y exposais justifiait un tel effort d’adaptation.
Par ailleurs, même avec Skype, ces dames n’ont jamais utilisé de webcam.
Ainsi, à ce jour je n’ai jamais vu le visage de mes interlocutrices de la HAS et de l’ANESM, et cela n’a absolument pas nui à notre collaboration.

J’ignore si vous avez lu les explications de mon courriel qui parlaient aussi d’autres choses, comme mon record Guinness, ou le fait que j’ai déjà été interviewé à ce sujet par l’AFP, dont la journaliste m’avait écrit “Nous avons trouvé ce sujet si intéressant, que nous l’avons fait traduire en anglais.”, ce qui avait, à l’époque, généré des articles dans de nombreux pays (et même en première page du journal “Le Monde”, en France (article signé Véziane de Vesins)).

Je ne sais pas si vous lirez cette lettre jusqu’ici.

Vous m’avez répondu – de manière assez lapidaire – que ma proposition d’interview à distance n’est “pas possible” car vous avez besoin d’être “en vis-à-vis” (ce que j’interprète comme un désintérêt, ne serait-ce que pour rechercher des solutions aux difficultés invoquées).

”Malheureusement, je cherche quelqu’un que je puisse rencontrer en vis-à-vis à Paris, donc il ne va pas être possible de faire l’interview si vous êtes à Rio.”

Je vous ai répondu en expliquant qu’il n’y a pas de problème, en vous disant que la vitesse de ma connexion est très élevée, et même en vous expliquant pourquoi une telle interface offre des avantages par rapport au “présentiel”, pour un autiste comme moi, mais aussi pour vous face à un autiste.

Malheureusement, vous n’avez pas jugé utile de donner suite, ce qui entraîne évidemment un profond sentiment de frustration, d’incommunicabilité, de rejet, de “supplice de Tantale”, d’autant plus forts que je possède des compétences manifestes pour aider les personnes non-autistes à surmonter leurs difficultés de communication (comme celle que vous avez invoquée), pour peu que l’on daigne faire l’effort de m’écouter, évidemment.

Pardon pour ma franchise. Je ne suis pas vexé, car ce n’est pas ici une question d’image ou d’honneur personnel, mais je suis déçu et meurtri, encore un peu plus (à cause du caractère récurrent et interminable de ce genre de choses), et je ne vois aucune raison de le cacher, ou de me terrer dans le “handicap invisible”.

Je suis évidemment navré que mes explications et témoignages sur l’autisme, jugés dignes d’intérêt, d’efforts (et même d’organisation de conférences) un peu partout (sauf en France, à part la HAS/ANESM), ne soient pas encore suffisamment à la hauteur pour l’AFP.

Cet épisode vécu comme une nouvelle exclusion, évidemment injuste, est particulièrement pénible en raison de l’absurdité et de l’incohérence de la situation.
En effet, l’établissement d’une connexion qui aurait pu être riche et utile pour tous, grâce à mon expérience et au retentissement de votre agence, se trouve en fait anéantie par une décision unilatérale, non-autistique, basée sur un détail, une de ces difficultés non-autistiques handicapant souvent les autistes, comme ici cette obligation de présence physique, juste parce que ça arrange le confort d’un interlocuteur non-autiste qui ne peut pas ou ne veut pas faire d’effort d’adaptation.
Bien sûr, cela peut aussi être un prétexte, mais la complexité et la non-fiabilité des modes de communication et des rapports sociaux des personnes non-autistes, aggravées par leurs “non-réponses” habituelles (faciles et méprisantes), ne me permettent pas de deviner avec certitude les vérités qu’elles ne peuvent pas ou ne daignent pas dire.

Je vous ai parlé aussi de la notion “d’accessibilité universelle”, et des “aménagements raisonnables”, selon la Convention des Droits des Personnes Handicapées de l’ONU, pour expliquer (poliment) que parfois il faut faire quelques petits efforts d’adaptation, pour permettre à la personne handicapée (ici, autiste), d’accéder aux choses “normales” (ici, un entretien).

Cette situation est particulièrement désespérante pour moi (mais aussi pour les autistes en général) puisque je suis une personne qui lutte chaque jour pour améliorer la compréhension entre les deux mondes, et qu’une intéressante occasion d’y parvenir se trouve tuée dans l’oeuf, uniquement en raison du fonctionnement “normal” non-autistique qui, en gros, considère que c’est à nous de faire des efforts, quand ce sont pourtant les personnes non-autistes qui souffrent de difficultés de communication.
Par exemple, il est plus facile pour un autiste de communiquer à distance, et nous ne souffrons pas de cette difficulté handicapante consistant en la nécessité absolue, pour beaucoup de non-autistes, de “voir la personne en vrai”.
Les autistes authentiques ne mentent pas (ou très mal), donc il n’est pas nécessaire de déceler d’infimes variations de leur expression ou de leur posture pour lire des pensées différentes de ce qui est exprimé (ce qui aurait pu justifier une opposition à l’usage de Skype, en cas de mauvaise qualité d’image).

J’aurais pu vous expliquer beaucoup de choses. D’ailleurs, je suis en train d’écrire un livre qui expose ma vision de l’autisme, mais qui explique aussi le “non-autisme” (ce qui est nécessaire pour comprendre l’autisme).

Justement, à ce sujet, et pour que l’échec ne soit pas total, j’aimerais vous proposer ce qui suit.

Je ne souhaite pas parler de vous dans mon livre, qui est très général, mais j’aimerais faire un article, publié sur Internet (comme la présente lettre), à propos des difficultés des personnes non-autistes pour communiquer.
Ici, je n’utilise pas, en ce qui vous concerne personnellement, l’expression “Troubles Non-Autistiques” (que je crois avoir créée en 2015), dans un but évident de respect de la dignité des personnes non-autistes (ici, vous).

Si une journaliste de l’AFP (censément experte en communication), et une sorte de “pierre de Rosette vivante” de l’autisme comme moi, toutes deux avides de partage et de compréhension mutuelles, n’arrivent même pas à communiquer, juste à cause d’un infime détail facile à résoudre (si on a la volonté de le faire), c’est non seulement désespérant pour notre cause et pour “notre population”, mais c’est également un “grippage” particulièrement intéressant à étudier, pour nous les autistes, afin de mieux comprendre les subtilités et les “mystères troubles” propres au fonctionnement non-autistique.

Je vous propose donc rien de moins que de vous interviewer par rapport à cet épisode, ou, si cela est trop difficile pour vous, par rapport à d’autres difficultés ou par rapport au non-autisme en général.
Si, malgré mes explications, vous vous estimez toujours incapable de réaliser les petits efforts d’adaptation pour une interview à distance, vous voudrez peut-être partager cette demande d’interview de journalistes non-autistes par un autiste, auprès de vos collègues (ce qui risque de demander un autre type d’effort, selon si cette lettre est jugée risible, “inadaptée”, “délirante”, ou au contraire pertinente voire provocatrice (ce qui dépend de la sévérité du conditionnement non-autistique des personnes concernées, les personnes atteintes de non-autisme)).

Le thème de l’interview serait : “Les Mystères du Non-Autisme”.

Je suis certain que les journalistes de l’AFP, eux-mêmes porteurs de non-autisme, doivent, de par leur profession, connaître une infinité d’anecdotes résultant des Troubles Non-Autistiques (TNA), notamment les TNA de la Communication (exemple ici), les TNA de la Socialisation (bien trop nombreux et effarants pour en parler ici), les TNA des Interêts Limités (comme par exemple le Trouble Footballistique, ou, particulièrement dans l’hexagone, le Trouble de l’Obsession Gastronomique (et ses co-morbidités socio-communicationnelles envahissantes)).

J’ai oublié de parler aussi du repli et du “Mutisme Non-Autistique” (par exemple, les non-réponses). De toute façon la liste est très longue (et c’est aussi pour ça que la rédaction de mon livre prend beaucoup de temps).

Si cette lettre a la chance d’être diffusée quelque part, peut-être qu’il y aura un(e) journaliste courageux(ses) et professionnel(le), pas trop handicapé(e) par la rigidité de tous ces troubles, qui acceptera de relever cette sorte de défi.
Je n’y crois guère, mais je propose, et les non-autistes disposent : c’est la loi de la majorité.

Avant de conclure, comme je vous l’ai écrit je réside à seulement quelques stations de métro de l’agence AFP de Rio : j’ai un peu de mal à imaginer que l’usage de la vidéoconférence y soit inhabituel, et cela pourrait donc servir dans le cas où le (ou la) journaliste “pas trop handicapé(e) par Skype” (ou autre vecteur moderne et courant), accepterait un échange sur le non-autisme (qui serait également fructueux pour elle, et rien ne l’empêcherait de faire un article sur une telle péripétie assurément originale).

Il est évidemment possible de conduire les interviews par Skype (etc.) depuis mon lieu d’habitation, qui jouit d’un débit Internet plus que suffisant. C’est comme cela que nous procédons quotidiennement, via toutes sortes d’outils télématiques, avec toutes sortes d’interlocuteurs, autistes ou pas, en privilégiant les “aménagements raisonnables” en cas de difficultés.
Il me paraît évident que l’usage de la vidéoconférence (dont les inconvénients me semblent assez impalpables) est davantage “raisonnable” qu’un aller-retour Rio-Paris en avion, juste pour “être en vis-à-vis”.
Et même si votre grande agence voulait me payer le voyage, je ne viendrais pas ; ceci en raison d’une sorte d’allergie (largement justifiée et documentée) à ce pays de souffrance pour les autistes et les minorités “trop différentes” ou “suffisamment vulnérables”, mais aussi parce que je suis officiellement demandeur d’asile ici auprès de la République Fédérative du Brésil, ce qui m’obligerait à lui demander une autorisation pour me rendre en France (ce qui serait encore plus dégradant pour moi, vu tous les sévices administratifs qui me sont infligés par un Etat français particulièrement incompétent et déficient en matière de (volonté de) compréhension de l’autisme).

Puisque vous ne pouvez que difficilement faire les choses à distance, si un jour vous avez l’occasion de venir à Rio, c’est sans difficultés que je vous recevrai et que je répondrai à votre projet initial (d’interview focalisée sur l’autisme, pas sur le non-autisme) ; et je suis certain que mon ressentiment (que je n’ai pas envie de cacher, dû au rejet, à l’exclusion, à l’incohérence imposés par “la majorité non-autistique”) s’estompera bien vite, si ce n’est pas déjà fait avant.

Pour finir, je souhaite dire au lecteur et à la lectrice (surtout autiste) parvenant jusque-là, que les autistes ne devraient pas accepter l’asservissement à la “loi du plus fort” de la majorité.
Nous avons le droit de nous défendre, et de montrer que notre façon d’être et de penser est largement aussi “valide” (et souvent bien plus) que les “systèmes” et “conventions” que “la société” voudrait nous faire ingurgiter de force, en tentant de maintenir la croyance tenace selon laquelle leurs idéologies, conventions et habitudes sociales seraient “les seules justes et bonnes”.

Nous avons le droit de nous rebeller contre toute cette injustice.
Et nous pouvons le faire.
Il ne faut pas avoir peur des autres.
La peur de l’autre, la peur de l’inconnu, est une création non-autistique, malheureusement l’une des premières choses “inséminées” dans la pensée d’un autiste lorsqu’il (ou elle) commence à tenter de s’adapter un peu à tout ce grand “cirque social”.

On peut avoir peur de certains dangers naturels (ou humains), mais on ne devrait jamais avoir peur d’ESSAYER de faire des choses qui nous paraissent impossibles.
On ne devrait jamais avoir peur d’ESSAYER de communiquer avec les gens.
Même en cas de problème, ce n’est pas grave : on apprend.
Et quand on apprend beaucoup, on finit par comprendre.
Par comprendre que le “système non-autistique” n’est pas du tout aussi “valide” qu’il tente de le faire croire ; par comprendre qu’il est absurde de se laisser impressionner par un “tigre de papier” ; par comprendre, finalement, qu’on ne mérite pas de souffrir à cause de tout cela, à cause des “Troubles Non-Autistiques” de ceux qui ne peuvent pas (et ne veulent pas) comprendre ni accepter ce qui n’est pas comme eux, et qui rejettent, détruisent ou exploitent ceux et celles qui ne sont pas dénaturé(e)s : la nature, les animaux, les humains non-dénaturés.

Nous avons le droit, le devoir, mais aussi le pouvoir, de nous opposer à la dictature de l’absurdité, de l’injustice, du “monde de brutes”, de la « normalisation », de l’automatisation des humains, de « l’administrativisation », de la peur de tout, bref : du grand n’importe quoi.
Et pas seulement pour nous, mais aussi pour le bien des non-autistes, pour les aider à voir leurs erreurs.

Les autistes devraient être compréhensifs avec les personnes non-autistes…
Finalement, ce n’est pas vraiment leur faute si elles sont comme ça.
Tout le monde n’a pas la chance de naître “naturellement protégé contre l’incohérence” : de naître autiste.

Je vous prie de croire, chère Madame, à l’assurance de ma considération attentive.

Eric LUCAS
Autiste altruiste


P.S. : De toute façon, au vu de tout le mépris français (administratif, associatif, et maintenant journalistique), même si un jour je revenais en France, je n’accepterais plus de m’y exprimer (interviews, consultations, conférences…) qu’à distance, même si j’étais dans la même ville.

Juste par “imposition de volonté sans discuter”, moi aussi.
Et uniquement pour la France, bien sûr.

Ailleurs, l’humanité, la gentillesse, la compassion, l’humilité, cela existe encore.
Je préfère des peuples jugés “moins avancés” par la France, mais qui m’acceptent comme je suis, à un pays “sophistiqué” qui se réclame de “Droits de l’Homme” et de “Lumières” qui n’existent plus que dans les livres d’Histoire, tout en fermant les yeux, de manière très lâche et irresponsable, sur toutes les injustices, exploitations et “parasitismes” saignant à mort ses habitants, en commençant par les plus faibles d’entre eux.

“Cordialement”.


27/02/2018

Cher Monsieur

Croyez bien que je n’ai pas voulu vous blesser en refusant votre proposition d’interview par Skype. Comme je l’indiquais dans mon tout premier mail, je cherchais quelqu’un que je puisse rencontrer à Paris ou dans ses environs.

Je sais bien que les nouvelles technologies permettent des interviews à distance, mais je ne fais qu’appliquer les règles de l’AFP : étant basée à Paris, je dois privilégier des personnes qui habitent la France. J’ai eu de nombreuses réponses à mes sollicitations et j’ai trouvé quelqu’un qui habite en région parisienne.

Je dois par ailleurs décliner votre proposition de m’interviewer, car cela ne rentre pas dans le cadre de mes fonctions. Je vous précise que tout cela est décidé en accord avec ma hiérarchie.

J’espère que ce message répondra complètement à vos inquiétudes.

Salutations respectueuses

Pascale Juilliard


Commentaires :

  • Le premier motif de refus était la nécessité de « vis-à-vis » ; mais maintenant c’est qu’il faut habiter en France…
  • Qu’est-ce que ça peut faire, l’endroit où on habite ?… L’AFP semble bien moyenâgeuse… S’il me fallait à chaque fois me déplacer pour « aller voir des gens » ou pour « être dans leur pays », il me faudrait 100 vies… Parfois je travaille avec des personnes dont je ne sais même pas dans quel pays elles se trouvent… On est en 2018, dans la communication les distances n’existent plus, il faut donc en profiter…
  • « pas dans le cadre de mes fonctions » : certes, mais en même temps, n’importe qui peut-être interviewé, donc pourquoi pas des journalistes ? Y aurait-il une sorte d’immunité ou de supériorité ? Ils veulent bien nous faire parler, gratuitement bien sûr, pour leur travail rémunérateur, mais par contre dans l’autre sens, c’est même pas imaginable ?… Je suis fatigué de toutes ces « castes » qui décident pour les autres…
  • « Mes inquiétudes ??… Je me demande bien ce que j’aurais pu écrire qui laisserait penser que je suis inquiet…
    Au contraire, à la fin j’ai expliqué qu’il ne faut pas avoir peur, et que la peur (notamment, des autres, de l’inconnu, de tout) est une sorte de création non-autistique…
    Et puis, inquiet à quel sujet ? Inquiet d’être peut-être incompris, rejeté, exclus ? Mais chère Madame, quand on est autiste, à mon âge, ça fait longtemps qu’on a pris l’habitude (puisque ça arrive plusieurs fois pas jour), et qu’on n’a plus « peur » ? (De quoi ? Que le ciel me tombe sur la tête ?…).
    Quand on voit tout ça, on se dit que les « ponts » vont être en chantier pendant encore longtemps… (Et ce n’est pas une « inquiétude », mais un constat, une réflexion).
  • Même pas un remerciement ou une marque d’intérêt pour ma lettre ci-dessus, qui contenait, en filigrane, pas mal d’informations pour comprendre l’autisme, et qui finalement ressemble presque à  « article pour mieux comprendre l’autisme » que j’aurais fait à sa place… Mais sans doute ne l’a-t-elle même pas lue (« trop long », « pénible », bref, je connais la musique…).
  • C’est la France. Irréalisme passéiste et arrogance polie. Incurable chez beaucoup, apparemment.
  • Oui, je suis énervé, oui, je suis désagréable, mais j’en ai ras le bol de tout ça, et que même quand des gens semblent vouloir allez vers nous, quand on voit une étincelle de briquet dans tout cet obscurantisme, ils mettent des obstacles eux-mêmes, uniquement par leur volonté, leurs règles, etc. (et, souvent, leur pusillanimité et leur mauvaise foi).
  • Quand on lit cet article sans se perdre en inutiles supputations sur ma personnalité ou mon impartialité (ou encore de supposées intentions), normalement on devrait un peu mieux comprendre pourquoi les autistes sont handicapés par toute cette rigidité, ce sentiment de supériorité (même « gentil ») et cette « déficience intellectuelle », cette impossibilité de sortir des formatages et des schémas de pensée tout prêts des personnes atteintes de non-autisme.


    David Guillemet Signé; « Eric LUCAS Autiste altruiste ». C’est amusant, généralement, le propre de l’altruiste c’est justement de ne pas s’en prévaloir … On ne parlera pas de la dichotomie entre la forme et le fond. Car oui, désolé, de mon point de vu ce n’est pas une question de rejet lié au handicap mais juste d’égo médiaphage blessé. Il faut arrêter. C’est malsain. Et ça donne un exemple déplorable pour un porte parole auto-proclamé.

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    Pierre Sans Excellent, mais s’il n’y avait que lui ! Voyez Horiot et tant d’autres…

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    Eric Lucas David,
    « le propre de l’altruiste c’est justement de ne pas s’en prévaloir  » : d’où sort cette théorie ?
    Il y a une obligation de rester discret et humble si on veut aider les autres ? Pourquoi ?
    En plus, en disant que je suis altruiste, c’est un exemple, c’est pour montrer que c’est possible.
    Car non seulement c’est possible, mais être altruiste, quand on est autiste, cela aide aussi beaucoup à s’ouvrir.
    Si je vous dis que j’ai fait une présentation là-dessus, et que c’était à l’ONU, c’est « mon égo » qui cherche à briller ? (alors que je n’en ai jamais parlé avant)
    Si je vous dis que ce n’est publié nulle part (à part une petite photo floutée sur un profil), c’est « médiaphage » ?
    C’est pénible d’être toujours catalogué à l’emporte-pièce comme ça, par des gens qui s’amusent à faire des commentaires, sans chercher à en savoir plus.
    Médiaphage, moi ? Hahaha  Quelle blague…
    Si j’étais avide de médias et de gloire, ce serait facile d’assouvir cela, très facile.
    Vous n’avez rien compris à ma lettre.
    Encore une fois, on mélange « ego » et « cause ». Même en expliquant, les gens ne comprennent rien…
    Si j’avais un ego avide de gloire, ça se verrait depuis longtemps, depuis des années… Réfléchissez, un peu…Et puis, David Guillemet, c’est pas moi qui me présente comme député… En tant que candidat, vous ne dites pas aux gens des choses laissant penser que vous voulez les aider ?
    Il y a même un livre, le « Plaidoyer pour l’altruisme »…
    C’est comme ça qu’il faut entendre ma signature.

    Allez, encore un « ami » de perdu…

    ——-

    Pierre,
    (deux « amis » de perdus)

    fff

    allez je retourne à des occupations plus productives…. car si c’est pour lire ça….

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    Eric Lucas P.S. Deux personnes que j’estimais, en plus. C’est triste.
    Vous jugez les gens en un clin d’oeil, vous jugez ma personnalité, comme toujours (comme dans l’affaire MG) sans parler des sujets que je soulève.
    Ma lettre soulève plein de choses intéressantes qui peuvent aider les autistes et à mieux comprendre l’autisme, mais tout ce que vous trouvez à faire, c’est de croire voir un défaut personnel, et ne parler que de ça. Et de ce fait, « descendre » tout mon propos.
    C’est navrant.
    Si j’avais un « ego » avide de gloire, comme tant d’autres, ça se saurait depuis longtemps. Faut pas mélanger torchons et serviettes.
    Est-ce que vous avez déjà vu ma photo (non floutée) sur Internet ? Non.
    Dans le Livre Guinness, il n’y a pas mon nom, mais un pseudonyme, et pas de photo ! J’ai refusé.
    Alors que 99,99% des gens se seraient rués sur l’occasion pour briller personnellement.
    J’ai refusé de passer à la télé pendant 1 an, jusqu’au jour où j’ai fini par craquer et accepter, pour faire « une expérience » (très utile, du reste, pour s’endurcir, s’habituer). Je suis passé chez (***) et même dans le Journal de Claire Chazal. Qu’est-ce que j’y peux, si ça paraît prétentieux de dire ça ?
    Etre altruiste, ce n’est pas passer son temps à parler de soi, je suis d’accord : eh bien, c’est exactement ce que je fais.
    C’est pas parce qu’il y a parfois quelques petits « éclats », pour certaines raisons, qu’automatiquement je suis un avide de gloire qui cache bien son jeu, comme tant d’autres.
    J’ose pas imaginer ce que ça serait si j’étais comme ça !
    Et c’est sûr que je n’aurais plus le temps de me consacrer à la cause !Et en plus, vous vous lâchez sur moi en public, alors que de vrais amis m’auraient écrit en privé « tu crois pas que ça risque d’être mal interprété, ta lettre » ? Non, c’est FB, on tire sur tout ce qu’on peut.
    Bof.

    Sans rancune.

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    Pierre Sans Ecoutez Eric Lucas, je vous lis, mais à partir d’un certain niveau vous me gonflez. Grave dirait un de mes petits fils !Bon, OK, vous comparer à Horiot est peut être exagéré, quoi que …. Bon, en résumé, votre concept de « communauté non-autiste », ça va ! C’est pour moi la ligne rouge.

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    Eric Lucas Je suis désolé de gonfler, il ne faut plus me lire.
    L’expression « communauté non-autiste », c’est évidemment provocateur, ce n’est pas à prendre au premier degré.
    Tant pis, que ceux que je fatigue ne lisent pas, et c’est marre, on a tous mieux à faire que de perdre du temps en vains crêpages de chignon.
    Certains comprendront ma lettre et ses subtilités, d’autres non.
    Bonnes journées.

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    Eric Lucas P.S. et je suis effectivement un « sale gosse » ! Un révolté. C’est comme ça. Si c’est trop, une seule solution : suppr.

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    Pierre Sans OK, j’ai des trucs à faire….

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    Eric Lucas P.S. C’est vrai que j’y vais un peu fort sur le « non-autisme » dans ma lettre (qui n’explique presque pas qu’en fait je n’ai évidemment rien contre les « non-autistes » eux-mêmes, et qu’on peut tous s’entraider, autistes et non-autistes), donc je peux comprendre, au vu de vos réactions, que la « subtilité » est elle même « subtile » et que ma lettre peut faire l’effet d’une manifestation d’orgueil courroucé, très banale.

    Qu’est-ce que vous voulez, en ce moment je fais ma crise d’adolescence 
    Et les crises autistiques, c’est rarement facile à comprendre ou à jauger aussi rapidement.
    Ca viendra.
    Pour moi l’essentiel c’est de rester toujours authentique.
    C’est brut, c’est comme ça.
    Si certains n’aiment pas ma personnalité, c’est juste un problème entre personnes, je m’en fiche complètement.
    Ce qui compte, c’est les sujets évoqués.
    Qu’on ne vienne pas me dire que les difficultés (bien connues des autistes) dont je parle dans ma lettre, qui – je le maintiens – proviennent de ce que j’appelle « les Troubles Non-Autistiques », sont une invention de ma part, ou ont un rapport avec mon ego etc.