Objet : Consultation ONU sur le Droit au Meilleur Etat de Santé pour les Personnes Handicapées : Désastre du Refus de Prise en Compte Correcte de l’Autisme ; Supplices Psycho-Administratifs Absurdes et Mépris Cinglant infligés aux Autistes par l’Etat français
À : Sr On The Rights Of Persons With Disabilities <***@ohchr.org>, ***@ohchr.org, ***@ohchr.org, ***@ohchr.org, ***@ohchr.org, ***@ohchr.org, ***@ohchr.org, ***@unhcr.org, ***@elysee.fr, ***@elysee.fr, ***cluzel@pm.gouv.fr, ***martinon@pm.gouv.fr, ***@diplomatie.gouv.fr, <***@diplomatie.gouv.fr>, <***@diplomatie.gouv.fr>
Lettre ouverte rendue publique à l’adresse : http://allianceautiste.org/wp/2018/02/consultation-onu-droit-meilleur-etat-sante-personnes-handicapees-desastre-refus-prise-en-compte-correcte-autisme-supplices-psycho-administratifs-absurdes-mepris-inflige-aux-autistes-par-etat-francais/
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Destinataire :
Madame Catalina Devandas-Aguilar, Rapporteuse Spéciale des Nations Unies pour les Droits des Personnes Handicapées
Copies pour information :
– Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme
– Monsieur Michel Forst, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la situation des Défenseurs des Droits de l’Homme
– Monsieur Juan Mendez, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture et les autres Traitements Inhumains, Cruels ou Dégradants
– Monsieur Dainus Pūras , Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le Droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible
– Monsieur le Représentant du Haut Commissaire pour les Réfugiés des Nations Unies au Brésil
– Monsieur Alexis Kohler, Secrétaire Général de la Présidence de la République française
– Monsieur Patrick Strzoda, Directeur de Cabinet de la Présidence de la République française
– Madame Marie Fontanel, Conseillère Santé et Solidarités de la Présidence de la République française
– Mme la Secrétaire d’Etat pour le Handicap et l’Exclusion en France
– Mme la Cheffe de Cabinet du Secrétariat d’Etat pour le Handicap et l’Exclusion en France
– M. le Consul Général de France à Rio de Janeiro
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Madame Catalina Devandas-Aguilar
Je fais suite à votre consultation du 22 janvier 2018 sur « le droit des personnes handicapées de jouir du meilleur état de santé possible ».
En tant qu’autiste reconnu handicapé, fondateur de l’Alliance Autiste (association d’autistes française), désormais réfugié demandeur d’asile au Brésil, je vous remercie pour avoir répondu favorablement à notre demande de visite en France du 3 octobre 2015, ainsi que pour vos observations préliminaires suite à cette visite en octobre 2017, qui – en substance – confirment nos griefs et accusations concernant l’Etat français.
Comme vous le savez, je ne peux pas exercer correctement mon activité d’aide et de défense des autistes dans mon propre pays (la France) puisque celui-ci m’impose, depuis de nombreuses années, un supplice psycho-administratif grandissant (largement documenté par mes centaines d’appels au secours en vain), lequel évidemment ne me permet pas d’atteindre, dès que mes réflexions se concentrent sur ce pays, un niveau de sérénité suffisant.
(Voir notamment ma lettre personnelle « 20170518_EL–AdmFR Recherche de la concrétisation du « droit de jouir du meilleur état de santé mentale » pour les autistes, garanti par l’ONU et ratifié par la France
« , envoyée plusieurs fois au Consulat de France à Rio et au Gouvernement français, sans produire de réponse.
Veuillez pardonner mon style exaspéré et parfois colérique dans mon site personnel, qui est indissociable de la souffrance mentale, parfois très intense, résultant de toute cette « torture » absurde imposée à un autiste sensible et cohérent – et altruiste – n’ayant rien fait de mal.)
Autrement dit, cette « torture » et ce mépris étatique (implicitement confirmé par le mutisme administratif constant qui m’est opposé, sans parler de l’absence totale d’assistance) sont constitutifs d’atteintes et de violations du droit à la jouissance du meilleur état de santé mentale, alors que, pour un pays comme la France, cela devrait être possible, s’il y avait moins de mauvaise volonté, d’hypocrisie et d’arrogance ministérielles, notamment à l’encontre des « autistes authentiques et insoumis ».
Et d’ailleurs, les efforts gouvernementaux semblent possibles quand c’est au bénéfice des personnes non-minoritaires, et même pour la plupart des autres minorités.
Mais en France (pays victime de l’exploitation de l’autisme par les lobbies grâce à la « protection sociale » ponctionnant outrageusement les contribuables, de force), l’autisme continue – fort opportunément – d’être « incompris »…
Ainsi, les autistes authentiques (et exempts de compromissions avec ce « système »), qui tentent d’expliquer et d’aider, sont généralement ignorés, rejetés, ou pire quand ils dérangent trop : quand ils disent que le roi est nu.
Depuis longtemps au comble de l’écoeurement (qui s’accroît tout de même d’année en année), ayant fini par m’exiler très loin, dans un pays infiniment plus humain et sensé, j’en arrive même à souhaiter ne plus jamais revenir dans ma propre patrie.
Cette situation de sévices publics français, interminables, injustes, idiots, inutiles et sans espoir de quoi que ce soit de positif, ce qui est confirmé par le mutisme (ou la « langue de bois ») et la lâcheté ministérielles, me perturbe et me fait énormément souffrir dès que j’y pense, ce qui ne me permet pas de répondre à votre questionnaire.
Il faudrait pour cela avoir la sérénité nécessaire, mais aussi des réponses des services de l’Etat français pour obtenir certaines informations.
Je dois préciser que depuis que j’ai fondé l’Alliance Autiste en 2014, je n’ai jamais reçu aucune réponse du « Secrétariat d’Etat pour le Handicap et l’Exclusion », à mes nombreux courriels et lettres, qui étaient pourtant « socialement acceptables » pendant les premières années.
D’après le peu d’informations qui « filtrent » indirectement, je sais que, depuis quelques années, les ministères s’abritent derrière le prétexte de « mon comportement », maintenant très très excédé et irrité (et on le serait à bien moins !), pour « justifier » leurs non-réponses.
Autrement dit, l’Etat, et notamment le Secrétariat d’Etat pour le Handicap, reprochent son handicap à un autiste pour refuser de l’aider ou au moins de réduire ses souffrances.
C’est la France.
En juin 2017, ne trouvant plus aucune « idée » (à part le suicide) pour tenter d’en finir avec la torture, j’ai fait une grève de la faim de deux semaines ici au Brésil, parfaitement connue du Consulat, dans le but d’obtenir au moins un interlocuteur et une assistance pour communiquer avec les services de l’Etat, afin de permettre de diminuer les malentendus, et donc de diminuer les injustices et donc la souffrance mentale qui m’est imposée, et que ne peut ignorer l’Etat.
Obtenir un interlocuteur, ce n’était pourtant pas beaucoup demander.
Mais le seul résultat obtenu, au bout de quelques mois d’attente et de rappels, a été :
– le Consulat m’a écrit que leur propre ministère ne leur avait jamais répondu (malgré leurs rappels) ;
– ce Consulat m’a écrit aussi que Mme Karen Martinon, cheffe de cabinet de Mme Cluzel (Secr pour le Handicap) ne leur répondait pas, tout en m’écrivant que cette dame devrait correspondre à ma recherche d’interlocuteur (et sans me donner son contact) – J’ai fini par pouvoir la contacter par email, mais elle ne m’a jamais répondu (comme d’habitude) ;
– et pour couronner le tout, juste après, ce Consulat a black-listé mon adresse email… (chose qui ne m’était jamais arrivée, de toute ma vie, mais qui illustre bien la spécificité hautement arrogante, imbue et « Louisquatorzesque » de ce ministère, brimant les faibles et les immigrés (comme mon ami) d’un côté, tout en se démenant pour « cacher la misère », en faisant briller des apparences (« la France dans le monde, bla bla bla ») d’un autre côté…)
En conclusion, la torture mentale que je vis (et qui est peut-être perceptible dans beaucoup de mes écrits et publications, mais pas dans le présent message, calme puisqu’il est écrit hors de France et ne s’adresse pas à la France), perpétrée par l’Etat français, le mépris, l’incurie, l’arrogance, l’hypocrisie et la fausse gentillesse des hauts (et moins hauts) fonctionnaires, ne me permettent pas de réfléchir sereinement à votre questionnaire sur le meilleur état de santé (mentale) possible, puisqu’il faudrait déjà commencer par en jouir, ce qui me serait impossible à cause de l’exaspération inévitable si je devais me plonger à nouveau dans l’étude de la putridité administrative française concernant les autistes.
Normalement, je ne devrais pas parler de ma personne, mais plutôt des autres autistes de mon pays, qui vivent des calvaires plus ou moins semblables. Et de leurs familles.
Si on arrêtait de me martyriser, je pourrais enfin arrêter de parler de moi-même, et faire les choses correctement.
Mais il est difficile d’oeuvrer sous la torture, même en exil.
Notre association (désormais réduite à l’état de « coma » suite aux calvaires, mépris et fourberies étatiques) avait soumis, en 2015, un rapport alternatif au Comité des Droits de l’Enfant, qui avait significativement contribué à dénoncer et à embarrasser l’Etat français, à juste titre.
Personnellement, contrairement à de (trop) nombreuses(eux) collègues autistes, je suis pour le respect et la défense de l’autisme, et non pas pour la soumission à l’adaptation unilatérale, à ce que j’appelle « la Dictature du Normalitarisme ».
Aussi, je refuse les compromissions avec les complices des exploiteurs et/ou enfermeurs d’enfants et d’handicapés (i.e. l’Etat français), qu’ils soient « concentrationnistes » ou « rééducationnistes », et j’ai toujours dit clairement et fermement les choses cruciales que d’autres savent mais n’osent pas dire, de peur de se voir délaissé(e)s par ce système, où ce que je nomme « le Crime de Lèse-Fonctionnaire » et le « Terrorisme Psychologique d’Etat » sont des réalités (occultes, comme toujours).
J’aimerais que les lecteurs et lectrices autistes, et leurs familles, m’excusent de devoir faire de plus en plus de lettres où je parle surtout de ma situation personnelle.
Je crois que tous mes efforts depuis 2014 devraient aider à me faire pardonner.
De toute façon, si même un autiste « très adaptable » comme moi en arrive à souffrir autant à cause de la France, alors cela montre aussi à quel point les choses sont dramatiques dans ce pays, notamment pour la quasi-totalité des autres autistes, qui sont encore plus asservis à tout ce marasme inhumain, indécent et vicieux.
J’avais également démontré la vacuité affligeante (et même « poliment insultante » pour l’ONU) de la réponse écrite du ministère des affaires étrangères français relative à cet examen périodique.
Et j’avais moi-même décidé de ne publier mon analyse que de manière discrète (accessible via un seul mot noyé dans un autre article), car j’étais encore, fin 2015, dans l’esprit d’auto-censure et de relative soumission nécessaire pour espérer arriver à discuter avec les élites gouvernementales (et même pour ne pas « perdre » certaines(certains) collègues).
Aujourd’hui loin de toute cette oppression mentale, je suis soulagé d’être libéré de cette obligation tacite de servilité, et surtout,grâce à ma situation de demandeur d’asile au Brésil, je suis physiquement à l’abri des impitoyables foudres médico-administratives françaises, enfin libéré du poids « diabolique » du risque d’hospitalisation sous la contrainte, sans limites, toujours possible à n’importe quel moment, comme j’en ai fait la très douloureuse expérience pendant 15 mois en 1994-1995 dans la Sous-France (la France des « trop différents »).
Ce ministère des affaires étrangères, « souverainement odieux », et les préfectures, me pourrissent l’existence depuis le 24 juin 2002 (depuis QUINZE ANS, SEPT MOIS ET DEUX SEMAINES), en brimant mon ami-soutien-de-vie étranger (qui devrait plutôt être remercié et même honoré pour m’avoir permis de surmonter complètement la barrière avec « le monde des non-autistes » (et donc de mieux comprendre pourquoi et comment ils nous font souffrir)), pour des détails administratifs absurdes et injustes, et sans jamais vouloir considérer le caractère central de l’absence de prise en compte de l’autisme par l’Administration, qui explique tout dans ce dossier, lequel aurait dû être réglé depuis plus de 10 ans, si on avait pu éviter l’ignorance, la mauvaise foi, la lâcheté et la petitesse des fonctionnaires français (à part quelques exceptions humaines et courageuses dans cette grande machinerie démente et infernale).
Je suis fatigué de chercher et de demander de l’aide en vain, et de devoir pâtir autant au seul motif que mon « autisme » m’impose de rester authentique et droit.
Etre droit dans un système aussi tordu et vicieux fait forcément souffrir, et finalement c’est tout ce que je peux répondre à votre questionnaire.
Je vous souhaite de trouver des organisations d’autistes authentiques, en France, qui pourraient répondre plus utilement à ce questionnaire.
Concernant les associations déclarées, et l’article 4.3 de la CDPH (« consultation étroite » et « participation active »), compte-tenu de la situation française subtilement perverse, je vois mal comment une telle association pourrait fonctionner dans ce pays, qui de toute façon ne favorise pas la représentativité des autistes, ni quoi que ce soit qui pourrait aller vers l’émancipation et l’autonomie réelles de notre minorité.
Comme dans d’autres pays, mais avec un raffinement et une sophistication très habiles et subtiles, les apparences officielles sont l’exact contraire de la réalité.
Comme si le renoncement lâche, préférant limiter ses efforts à faire croire que tout va bien, avait depuis longtemps remplacé le véritable et légitime souci de service public pour le bien-être des humains les plus vulnérables (dont se targue éhontément l’Etat français, et auquel le grand public croit encore, surtout hors de nos frontières).
En gros, la France est un pays qui vit sur ses acquis, et où les tenants du « système » (notamment…) cherchent à profiter le plus possible tout en s’impliquant le moins possible.
L’art de cultiver la duplicité, la falsification, et même la « mascarade » avec discrétion et élégance font partie des domaines d’excellence du haut-fonctionnariat français.
Les petits fonctionnaires, eux, se chargent sur le terrain de décourager et de briser les minorités « non acceptables par le système » (et surtout celles qui peuvent difficilement se défendre).
Et généralement, ils ne le font même pas exprès : ils sont juste ignorants et lâches, tout en faisant des efforts pour paraître tout le contraire, comme le coq emblème de la République Française.
Oui, tout cela est infect.
Au vu de l’intensité, de la profondeur, et de le pérennité de « ces vices publics », et après avoir fréquenté toutes sortes d’instances officielles et autres, je ne peux qu’en arriver à conclure qu’il existe fatalement des collusions coupables aux plus hauts niveaux gouvernementaux et institutionnels, dont le « collaborationnisme » garantit, peut-être pas forcément de l’argent, mais assurément des postes importants et d’autres avantages. Je ne citerai pas d’exemples dans cette lettre.
A l’époque de Louis XIV, les « élites » ne se lavaient jamais, s’aspergeaient de parfums pour cacher les odeurs ; et, à Versailles, déféquaient derrière les rideaux ou les escaliers, entre deux péroraisons hautaines et « Tartuffe-fières » dans les salons.
Ca n’a pas beaucoup changé… L’esprit est resté le même, et les méthodes sont plus modernes… et sournoises.
Au Brésil, les choses sont nettement moins tordues, et les gens sont plus bien plus humains et respectueux, comme ça devrait être. Et même les administrations. Beaucoup plus.
Selon « Forbes », la France est le pays N°1 dans le monde en termes d’arrogance et de « rudité ».
Parfois, des voyageurs étrangers, une fois qu’ils comprennent qu’ils peuvent parler librement avec moi, me demandent pourquoi les Français (en général) se croient si supérieurs… Et je ne sais pas quoi leur répondre…
Je souhaite vous remercier à nouveau pour tout ce que vous faites en faveur des Personnes Handicapées dans le monde, avec tant de justesse, de lucidité, d’honnêteté et de courage, aux antipodes des pathétiques bricolages et mascarades institutionnelles d’un pays auquel je croyais, et que je croyais pouvoir aimer.
Qui est tombé bien bas, et dont les victimes les plus lésées sont évidemment les personnes handicapées, surtout les plus sensibles et les plus vulnérables, en dépit de tous les cache-misère institutionnels.
Je souhaite que les autistes, les familles, et le public, parviennent peu à peu à une certaine forme d’intrépidité active, pour permettre progressivement la libération des personnes handicapées des griffes ignobles de tous les parasites nauséabonds et de leurs complices étatiques, encore plus coupables, de par leur trahison de la mission de service public, et leur mépris de la simple humanité.
Pardon d’être amer.
Je vous prie de croire, Madame Catalina Devandas-Aguilar, à l’assurance de mon dévouement et de ma très respectueuse considération.
enregistrée en France sous le numéro W691085867