En France, depuis toujours, l’Histoire s’écrit sans nous… [par Hugo Horiot] (via www.facebook.com)

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https://www.facebook.com/hugo.horiot/posts/10214689403804297


En France, depuis toujours, l’Histoire s’écrit sans nous. Nous, les autistes ou les atypiques. Notre voix est marginalisée, étouffée et censurée. De nombreux organismes confisquent notre parole quand celle-ci trouble l’ordre établi et contrarie leurs intérêts. Les nombreuses dérives des lobbies prenant en otage la population #autiste en lui interdisant l’accès à la citoyenneté et aux mêmes droits que les autres, sont communément admises dans le paysage, avec l’approbation des médias et la passivité ou parfois le soutien des pouvoirs publics.

Des études récentes ont prouvé que la déficience mentale concerne à peine 10% de la population autiste. Cependant, cela n’empêche pas, par exemple, l’association gestionnaire Autisme France, d’entretenir de façon franche ou implicite selon les circonstances, l’idée que le problème ne vient pas de nos institutions mais que l’#autisme serait le problème ou encore que seuls les autistes dits Asperger, seraient vaguement en mesure d’assurer leur autonomie au sein d’une hypothétique société inclusive. Il en est de même de l’association AFG Autisme, dite « première association gestionnaire d’établissements et services médico-sociaux pour personnes autistes », dont la presse s’est déjà fait l’écho de la gestion déplorable de certains de ses centres ou encore de conflits d’intérêts pour remporter des appels d’offre.

Mais ce n’est pas tout. On assiste aujourd’hui à une vague de désinformation, de « Fake News », associant autisme avec surexposition aux écrans, dont le service public (Elise Lucet dans Envoyé spécial sur France 2) se fait le relais. Certains s’étonnent de l’émergence de ce mouvement entendant « anéantir l’autisme » : Thérapie Andaloussia pour anéantir l’AUTISME. Or, cela n’est guère étonnant quand afficher noir sur blanc parmi ses objectifs sa détermination à « éradiquer l’autisme » n’empêche pas de toucher des fonds publics. C’est le cas de l’association gestionnaire VAINCRE L’AUTISME qui ne considère l’autisme ni plus ni moins que comme une maladie à soigner ou à guérir, à défaut de la faire disparaître. Il serait pourtant inconcevable qu’une association ayant pour objectif d’éradiquer l’homosexualité, les juifs ou les noirs puisse exister ou toucher des subventions. Il y a donc là deux poids deux mesures concernant le devoir de tolérance qui incombe à chacun vis à vis des diverses populations au pays des Droits de l’Homme, où règne comme un climat de racisme cognitif, aux relents d’autismophobie…

A ce lobby du médico-social, s’ajoute celui du sanitaire qui s’emploie à maintenir la population autiste prisonnière des murs des hôpitaux de jour et des hôpitaux psychiatriques, structures dans lesquelles se terrent encore des adeptes d’une pratique de contention définie par l’ONU comme acte de maltraitance : le  » packing « … et si l’on en croit le récent ouvrage  » La Cause des autistes  » publié aux Éditions Payot d’une certaine Maître Sophie Janois, la France ne brille ni par le respect des droits fondamentaux ni par l’absence de discriminations à l’égard de la population autiste. Elle affiche au contraire sur la scène européenne de tristes records en matière d’autisme : championne des placements abusifs, déscolarisation massive, chômage à plus de 90%…

A l’heure ou par exemple la Suède, la Norvège, l’Italie ou encore le Pays Basque Espagnol ont depuis plusieurs décennies tourné le dos à l’institutionnalisation des profils atypiques, comment expliquer que notre pays peine lamentablement à remédier d’urgence à ce retard ? Peut-être en constatant que les lobbies du sanitaire et du médico-social sont les éternels interlocuteurs consultés par les pouvoirs publics, dans les décisions politiques concernant l’avenir de la population autiste… Il n’est pas rare également d’entendre des représentants du gouvernement jouer le jeu de ces lobbies au mépris de la population autiste en disant en  » off  » qu’engager le processus de la #désinstitutionnalisation en vue d’ériger le fondement d’une société inclusive prendra au mieux une génération. Comment entendre un tel discours, quand de nombreux pays européens ont démantelé leurs établissements spécialisés en seulement quelques années, il y a de cela plusieurs décennies et ont affecté les moyens qui leur étaient alloués vers l’école, pour lui permettre d’accueillir ces divers profils atypiques ? Cela semble aussi une étrange notion de  » priorité du quinquennat  » pour une société inclusive, pourtant affichée par le Président de la République. Si la société inclusive est réellement une priorité du quinquennat, alors ce quinquennat doit être celui de la désinstitutionnalisation.

Le Président Emmanuel Macron a déclaré lors du lancement des concertations du #PlanAutisme4 « se méfier des plans ». Sur ce point, je partage son appréhension. D’une concertation entre les acteurs de l’institutionnalisation, ne surgiront jamais les fondations d’une#SociétéInclusive.

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